La Place de l'Art - Cycle de création 2023-2027
Depuis la rentrée 2023, et pour les quelques années qui viennent, la compagnie s’est engagée dans un cycle de créations dont la thématique sera la place de l’Art. La place que l’Art occupe dans nos vies, et les places sociales auxquelles l’Art nous assigne – ou participe à nous assigner.
Présent ! – Création 2024
Présent ! est une récit autobiographique au sujet ma relation contrariée à une forme particulière d’art contemporain : la Performance (terme valise, qui désigne une multitude de démarches).
L’art contemporain est un sujet de polémique permanent. Ce spectacle, loin de vouloir alimenter les tensions qui entourent le sujet, veut au contraire observer ce qui nourrit ces tensions à l’échelle intime (c’est à dire à ma propre échelle), dans l’espoir de les apaiser. C’est ma propre résistance à certaines formes d’Art que je viendrai questionner au fil de ce travail : ma manière de percevoir la façon dont l’Art se présente à moi, les stéréotypes qui lui collent à la peau, la question des goûts plus ou moins légitimes et les enjeux d’intégration sociale qui leur sont associés.
Je suis allé à la rencontre d’une douzaine d’artistes qui pratiquent la Performance. A travers nos discussions, les émotions comme les réflexions s’affinent et se contredisent. Ce récit prend la forme d’un apéro-spectacle, plutôt destiné aux espaces non-dédiés (cafés, médiathèques, chez l’habitant, CSC etc…), pour contrer l’air de froideur que peut dégager la création contemporaine. Il s’agit d’une conversation conviviale, jouant sur l'(auto)dérision pour inviter à libérer la parole sur un sujet qui recouvre de réelles tensions sociales, comme le montre l’agressivité de certains discours politiques à l’endroit des acteurs et des lieux culturels.
Sans avoir la prétention d’épuiser un sujet d’une infinie complexité, ce récit léger et modeste est une sorte de bilan d’étape, un compte rendu de là où en sontt les problèmes esthétiques et politiques qui se posent à moi (à nous?) quand je me confronte à cette question.
Production : Corbo Club
Accueils en résidence : La Fabrique – Chantenay (Nantes), La Locomotive (Nantes)
Ecriture et interprétation : Juan Pablo Miño
Collaboration artistique : Aurélie Bapst et Cécile Favereau
ZAMBA (comment ressusciter l’être aimé avec un tambour) – Création 2026
« Le mort est là.
Ou plutôt, il rend visite.
Il apparaît, sourit, puis se rendort, et son image disparaît aussitôt qu’il ferme les yeux. Il laisse entendre sa voix, au milieu de rien,
alors que la tasse de café se porte aux lèvres,
ou bien quand j’habille son petit-fils,
sa voix qui rebondit sur le reflet d’une fenêtre, se volatilise pour mieux dire « je reviens tout de suite ».
Je raconte l’histoire, et je n’ai pas besoin de chercher mon mort, puisqu’il est là.
Ce dont j’ai besoin, c’est de savoir ce qu’il m’a laissé. Il est là, le mystère.
Alors, accompagné de mon mort, je retourne sur sa terre. Je vais à la rencontre du champ où il a poussé, pour vérifier ce que j’y trouverai de lui, de moi. Son odeur, son visage, le cuir des ses longues mains, mais surtout son chant.
Puisqu’il chantait.
J’irai rencontrer celles qui chantent son chant, et ceux qui chantaient avec lui. Peut-être qu’ils et elles me diront pour quoi il est mort. Et comment le dé-mourir, comment défaire cette injustice idiote. Ou seulement me dire ce que je dois faire de lui, maintenant. »
Zamba est un projet d’écriture, en vue d’un « spectacle radiophonique », dont je serai l’ interprète. Un récit de voyage, de deuil, du lien entre culture populaire et luttes populaires, de musique, d’amour de la musique et d’amour tout court.
Le narrateur a perdu son père il y a quelques temps. Mais par hasard, un soir, il entend dans la rue des musiciens jouer une Zamba, rythme typique du Nord de l’Argentine, pays d’origine du père disparu.
Saisi par l’émotion, par le mélange de familiarité et de mystère contenu dans cette musique, il décide de partir en Argentine, pour aller à la rencontre de la culture et de l’histoire de celui qui l’a laissé sans jamais partir, cet absent perché sur son oreille.
Ce sera un récit à mi-chemin entre auto-fiction et documentaire sonore, dont la trame reste largement à peaufiner, mais dont l’intention se précise : l’idée de créer un dispositif qui alternera récit en live et éléments documentaires enregistrés.
L’intention est de créer grâce à ce dispositif une immersion sensuelle, une sensation de voyager avec notre protagoniste… en même temps que la mise au premier plan de l’autre personnage principal : la musique.
Un projet qui se construit donc entre la France et l’Argentine, où sera tournée la partie documentaire en octobre / novembre 2024, avant une période de création/répétition courant 2025, pour une création envisagée pour 2026.
Production : Corbo Club (recherche de partenaires en cours)
Avec le soutien de l’Institut Français – Ville de Nantes
Accueils (recherche en cours) : Centre Culturel Vincent Malandrin – Ville des Ponts de Cé, Théâtre du Marais – Ville de Challans, Quai des Arts – Pornichet…
Ecriture, interprétation, mise en scène : Juan Pablo Miño
Collaboration artistique : Aurélie Bapst
Production sonore et vidéo : Thomas Guiral
Musique originale : Carla Pallone
Scénographie : Cécile Favereau
Lumières : Aurore Baudouin
Avec la participation de : Coqui Ortíz, Susy Shock, Grupo Namuncurá, Caro Bonelli, Marco Grancelli, Luciano Gimenez Luna…
Cent ans de solitude – Création 2027?
Fébrilement, Britney se lance un défi que l’on dit impossible à relever : raconter au public 100 ans de Solitude, le chef-d’oeuvre de Gabriel Garcia Marquez.
Entreprise vouée à l’échec : le récit est une saga fantasque s’étalant sur des décennies, compte une foule de personnages entourés de mystère, joue constamment avec la cohérence de la chronologie, et avec le réel lui-même.
Et pourtant, Britney veut nous raconter cette histoire, partager l’expérience bouleversante qu’a été pour elle la lecture de ce livre. Elle est accompagnée sur scène par un des personnages centraux du livre : le Colonel Aureliano Buendia, sorti des pages du roman pour l’assister dans sa tâche.
C’est l’enthousiasme désespéré de Britney, tout autant que l’histoire de Macondo que nous venons raconter au public.
Ce dernier projet – qui cherche encore son titre – donnera lieu à une maquette en mars/avril 2025. Il s’agit d’un récit à destination des adolescents, bouclant notre cycle sur l’Art en abordant la question de la littérature, en interrogeant la notion de chef d’oeuvre (puisqu’il s’agit-là d’un roman « incontournable » du 20eme siècle), de patrimoine, tout en se donnant la tâche de transcrire à l’oral le plaisir intime d’une lecture…
Production : Corbo Club (recherche de partenaires en cours)
Accueils : TU-Nantes, Les Fabriques – Chantenay (Nantes)
Ecriture et mise en scène : Juan Pablo Miño
Jeu : Aurélie Bapst et Jérémy Sanaghéal
Scénographie : Cécile Favereau
Lumières : Aurore Baudouin
Son et vidéo : Thomas Guiral